Comment sublimer vos photographies d’oiseaux - Le guide de Rachel Bigsby

Rachel BigsbyNature & Wildlife21 juin 20248 min read
Image assets by Rachel Bigsby for Nikon magazine, using the NIKKOR Z 600mm f/6.3

Rachel Bigsby, photographe animalière, nous apprend à tirer le meilleur parti de la météo et des réglages d’exposition, en mettant le NIKKOR Z 600 mm f/6.3 VR S à l’épreuve.

Photographe pour National Geographic, lauréate de la catégorie « Natural Artistry » du concours Wildlife Photographer of the Year et portfolio gagnant du Bird Photographer of the Year, Rachel Bigsby jouit d’une grande notoriété. Bien que la créatrice Nikon se rende souvent en Afrique du Sud ou en Antarctique, c’est la Grande-Bretagne qui a conquis son cœur. « Mon style photographique est axé sur les qualités artistiques de la nature et les détails invisibles des espèces oubliées que l’on trouve dans les îles britanniques », explique-t-elle. Entre ses propres ateliers et ceux de la Nikon School, sans oublier ses tournages pour Sky, nous lui avons demandé de créer de superbes images d’oiseaux marins avec le nouveau NIKKOR Z 600mm f/6.3 VR S et son Z 9. Elle nous fait part ici de ses conclusions.

Faites des repérages au préalable

Il est essentiel de bien se renseigner sur l’endroit et les types d’espèces que l’on peut y photographier. « C’était mon quatrième voyage sur l’île de Lunga, je connaissais donc les différentes possibilités créatives qu’elle offre », explique Rachel. L’essentiel est de rester flexible : « À l’arrivée, je n’ai pas pu photographier une grande partie de ce que j’avais prévu en raison des chutes de rochers. De plus, il faisait très beau et chaud, avec un grand ciel bleu, ce qui n’est pas mon domaine de prédilection : je préfère les nuages et le temps couvert. J’ai dû changer d’angle et d’idée. »

Astuce : Si vous n’avez pas accès au lieu avant la séance photo, renseignez-vous sur celui-ci en lisant des articles papier ou en ligne, et aidez-vous de Google Earth pour en avoir un aperçu. Si vous voyagez sur l’île de Mull, n’hésitez pas à consulter le guide d’exploration de l’île de la Nikon School ici.

Image assets by Rachel Bigsby for Nikon magazine, using the NIKKOR Z 600mm f/6.3
Macareux moine. 600 mm, 1/2000 s, f/6.3, 900 ISO, Exposition 0 ©Rachel Bigsby
Composez en étant sensible à votre environnement

« Donnez de l’espace au sujet dans le cadre », conseille Rachel. Dans la photo ci-dessus, le macareux regarde vers la droite : la créatrice Nikon s’est donc positionnée à gauche. « Il n’a pas l’air trop à l’étroit », dit-elle. « J’ai également dû composer avec l’herbe au premier plan. On aperçoit des brins devant le macareux, mais sans lui cacher la tête. Si l’herbe était devant son bec ou son œil, je n’aurais pas gardé l’image. Composez toujours l’image en prenant en compte ce qui est devant votre sujet, en vous assurant que les éléments cruciaux comme la tête, les yeux ou d’autres détails ne sont pas occultés. » L’autofocus ultra net dans cette image permet de mettre au point sur les denticules du macareux, qui lui servent à tenir plusieurs lançons dans son bec.

Astuce : Laissez la nature enrichir votre composition. « Le coin noir est une falaise dans l’ombre, dont j’ai inclus une partie pour faire ressortir l’effet de bokeh », explique Rachel. « J’ai envisagé de recadrer à un moment donné, mais le plan devenait trop serré pour le macareux ! »

Expérimentez avec l’effet de bokeh

La dernière demi-heure le premier jour, Rachel s’est assise près de neuf macareux sur un plateau pour les immortaliser avec le bokeh au-dessus. « Je me sentais un peu en panne d’inspiration parce que je m’attendais à ce qu’il y ait beaucoup plus de macareux. Je faisais des essais à main levée lorsque ce macareux est sorti de son terrier », raconte-t-elle. « L’herbe était mouillée par la pluie et il faisait un soleil radieux. Le bokeh est magnifique, d’autant plus qu’il a été pris avec une ouverture de f/6.3. C’est à ce moment-là que j’ai reconsidéré le potentiel du NIKKOR Z 600mm f/6.3 VR S. »

Composez avec la météo : essayez le high-key avec une lumière plate

Tirer le meilleur du mauvais temps a permis à Rachel de faire évoluer sa photographie. Elle est aujourd’hui connue pour ses images high-key, une technique qui consiste à prendre des photos lumineuses et surexposées (comme ci-dessous) et qui a commencé par des prises de vue sur une île brumeuse. « À l’époque, j’avais l’impression que les plus belles photos étaient prises à l’heure dorée, avec de magnifiques couchers de soleil. À ce moment-là, j’ai commencé à explorer ce que je pouvais faire avec mon appareil photo », explique-t-elle.

« Dans la photo ci-dessous, le ciel s’est couvert, ce qui m’a permis d’obtenir une lumière très plate et douce, idéale pour la photographie high-key. Ne jamais pousser la surexposition au point de perdre le blanc de la poitrine et du dessous des ailes des macareux : il s’agit de trouver le bon équilibre », conseille Rachel. « Les photographes me demandent souvent pourquoi leur image high-key ne fonctionne pas, sauf qu’ils se sont essayés à la technique par temps ensoleillé ou sur de l’herbe, et elle n’est pas adaptée à ce type de situations. Ici, j’ai pris le macareux devant la mer et le ciel en fond pour que la technique fonctionne. »

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Macareux moine. 600 mm, 1/2500 s, f/6.3, 2800 ISO, Exposition 2.3 ©Rachel Bigsby
Sous-exposez en cas de forte luminosité

« Lorsque le soleil est apparu, j’ai dû prendre le contre-pied et sous-exposer l’image pour obtenir un effet low-key. La manière la plus efficace de sous-exposer est de placer un sujet à contre-jour ou dans une zone d’ombre. J’aime le contour de la tête et les joues potelées du macareux (ci-dessous), avec sa tête nichée sous les ailes et la lumière qui souligne les jolis détails de l’aile. La falaise dans l’ombre en fond m’a permis d’obtenir ce que je recherchais et j’ai sous-exposé de 2 IL pour rendre l’arrière-plan vraiment noir », indique Rachel. « Je vois beaucoup de photographes qui optent pour une sous-exposition de l’image pendant les retouches, mais cela crée une ligne autour du sujet. ll faut absolument la créer directement avec l’appareil photo. »

Astuce : Faites preuve de patience et de flexibilité. « J’ai réalisé cette session en quatre ou cinq heures, en adaptant mon style et mon approche en fonction de la météo », explique Rachel.

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Macareux moine. 600 mm, 1/2500 s, f/6.3, 1100 ISO, Exposition -1 ©Rachel Bigsby
Expérimentez avec le noir et blanc pour ajouter de la texture

« Ce joli cormoran huppé s’est posé au sommet de la falaise. Un moment des plus fugaces. Je photographie souvent les détails du plumage du cormoran, mais sur cette photo (en bas à gauche), ce n’était pas tout à fait possible car il s’était posé dans l’herbe. J’ai donc dû opter pour un cadrage plus serré », explique Rachel. « Ici, j’ai choisi un style surexposé, qui fonctionne très bien pour les plumes d’oiseaux, car il fait ressortir les ombres et donne de la texture. Là encore, les mêmes règles que pour le macareux s’appliquent : garder un espace négatif dans le cadrage et la netteté concentrée sur le plumage vert emblématique et l’œil.

« Le portrait (en bas à droite) a été pris à l’horizontale, puis j’ai recadré l’image car il y avait beaucoup de cormorans sur le rocher qui ne regardaient pas dans ma direction, ce qui ajoutait de la confusion. Au moment des retouches, j’ai simplement cherché l’option qui fonctionnait le mieux. Je n’avais pas du tout envisagé de recadrage vertical, mais ces trois cormorans étaient parfaitement alignés. Comme il s’agissait de toute façon d’une image assez monochrome (seules quelques teintes jaune et orange ressortaient), je l’ai passée en noir et blanc. Je voulais une texture granuleuse avec la roche, le guano et la silhouette des oiseaux. »

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À gauche/en haut : Cormoran huppé. 600 mm, 1/2500 s, f/6.3, 4000 ISO, Exposition 4 ©Rachel Bigsby. À droite/en bas : Cormoran huppé. 600 mm, 1/5000 s, f/6.3, 4000 ISO, Exposition 2 ©Rachel Bigsby.
Réglez votre vitesse d’obturation au-dessus de 1/3200 s pour les oiseaux en vol

« Pour cette image (ci-dessous), j’ai testé le NIKKOR Z 600mm f/6.3 sur le bateau en approchant l’île et j’ai attendu qu’un oiseau s’envole devant le magnifique bokeh de cet objectif. Pour les oiseaux en vol, je ne descendrais jamais en dessous d’une vitesse d’obturation de 1/3200 s. Vous avez une marge de manœuvre pour corriger vos propres mouvements, que vous soyez sur un bateau ou que vous photographiez à main levée, et le cadre des oiseaux volant à toute vitesse est figé. Je la pousse même plus haut si la lumière le permet, surtout pour les macareux, qui battent des ailes à 400 battements par minute.

« J’ai une conception précise de ma sensibilité (ISO), même si je n’ai pas besoin de toujours photographier avec mon Nikon Z 9, et je plafonne donc à 4000 ISO. Il a vraiment été agréable de photographier le Petit Pingouin avec une luminosité aussi crue, et j’ai eu suffisamment de lumière dans mon objectif (même à f/6.3) pour pouvoir appliquer ces vitesses d’obturation élevées sans avoir à pousser ma sensibilité à des niveaux insensés. J’ai apprécié le fait qu’avec le NIKKOR Z 600mm f/6.3 VR S, je n’ai pas eu à sacrifier la vitesse d’obturation en raison de la grande ouverture de l’objectif. »

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Petit Pingouin. 600 mm, 1/4000 s, f/6.3, 560 ISO, Exposition 1 ©Rachel Bigsby
Impressions à propos du NIKKOR Z 600mm f/6.3 VR S

Qu’avez-vous pensé des performances du NIKKOR Z 600mm f/6.3 VR S ?

« Le NIKKOR Z 600mm f/6.3 VR S change vraiment la donne. En premier lieu, j’ai utilisé le NIKKOR Z 600mm f/4 TC VR S de l’Antarctique à toutes les îles britanniques et je l’adore, mais avec son poids de 3260 g, il est parfois trop lourd, surtout lorsque je prends quatre avions et que je voyage sur des bateaux minuscules. Alors cette année, je savais que je voulais un objectif plus pratique. Avec le NIKKOR Z 600mm f/6.3 VR S, je bénéficie toujours de la focale de 600 mm qui me permet de faire des mises au point rapprochées sur des détails complexes sans déranger la faune et la flore, dans une version plus légère de l’objectif, qui ne pèse que 1470 g. Il est devenu un élément essentiel de mon équipement, et même si le NIKKOR Z 600mm f/4 TC VR S est un objectif exceptionnel à bien des égards, je choisis le NIKKOR Z 600mm f/6.3 VR S lorsque mes options sont limitées en termes de poids et d’espace. »

Avez-vous été surprise par un élément en particulier ?

« La qualité du bokeh avec l’ouverture de f/6.3 m’a étonnée. Pendant le voyage, je cherchais à explorer ma créativité dans mes images, et je ne pensais pas que j’obtiendrais un aussi beau bokeh à f/6.3, surtout comparé à f/2.8 ou f/4, mais le résultat a été vraiment bien.

Avez-vous dû vous habituer à certaines caractéristiques ?

« La distance minimale de mise au point est différente de celle du NIKKOR Z 600mm f/4 TC VR S, il faut donc se tenir un peu plus loin que le f/4 et apprendre à s’en servir. Il a suffi de le prendre, de tenter plusieurs mises au point et de bouger quelques secondes pour que tout fonctionne naturellement. »

Distance minimale de mise au point

Quelle est la meilleure façon d’exploiter tout le potentiel de cet objectif ?

« Prendre des photos d’oiseaux dans les airs et utiliser des vitesses d’obturation élevées, en particulier pour les oiseaux de mer, qui sont très rapides en vol ! La vitesse de mise au point était parfaite et je n’ai remarqué aucune différence par rapport au NIKKOR Z 600mm f/4 TC VR S. »

Que contient votre sac photo ?

« Le Nikon Z 9 est le seul boîtier que j’utilise. Je possède les objectifs NIKKOR Z 400mm f/4.5 VR S, NIKKOR Z 400mm f/2.8 TC VR S, NIKKOR Z 700-200mm f/2.8 VR S, NIKKOR Z 600mm f/4 TC VR S et NIKKOR Z 600mm f/6.3 VR S, et j’ai beaucoup apprécié essayer récemment le NIKKOR Z 135mm f/1.8 S Plena. »

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