Dans les rues de Paris avec Lina Trinh et le Nikon Z f
La photographie, c’est l’art de capter un petit fragment de la vie d’une personne, explique la photographe de rue Lina Trinh. En découvrant le nouveau Nikon Z f, Lina s’exprime au sujet de cet appareil, du traitement de la lumière et des ombres et explique pourquoi les prises de vue en basse lumière sont désormais plus simples que jamais.
Lina Trinh s’est mise à documenter les rues désertées de Paris pendant le confinement et, lorsque les gens ont lentement commencé à ressortir, elle s’est attachée à saisir ces petits moments d’humanité dans la Ville Lumière. Plus récemment, elle a eu la possibilité de directement tester le nouveau Nikon Z f et nous nous sommes assis en sa compagnie pour parler de l’appareil, de son style et de ses meilleurs conseils en matière de photographie de rue.
Le Mag Nikon : Bonjour Lina, racontez-nous, comment avez-vous débuté votre parcours dans la photographie ?
Lina Trinh : Je suis directrice artistique et graphiste dans la publicité, et durant le confinement imposé par la Covid-19, j’ai eu le temps de réfléchir à ce que j’aimais vraiment. J’ai toujours éprouvé une passion pour la photographie, mais je n’ai jamais considéré pouvoir en faire un métier à part entière. Cependant, en 2019, j’ai acheté un appareil photo professionnel et je suis sortie prendre des photos de Paris, ville où je réside, pour pratiquer la composition. Puis en 2020, la ville étant déserte à cause de la Covid-19, j’ai pris beaucoup de plaisir à photographier son architecture et à jouer avec la lumière. Petit à petit, alors que la vie reprenait progressivement son cours, j’ai commencé à photographier les gens. Il s’agissait de petites interactions spontanées et de moments ordinaires, comme une femme promenant son chien, un couple en train de rire, mais toutes ces choses m’avaient manqué. Cela m’a permis de renforcer mon lien avec la ville, et c’est pourquoi aujourd’hui mon travail porte à la fois sur l’architecture et la collecte d’instantanés de vie auprès des gens.
Pensez-vous que votre expérience dans la prise de vue architecturale vous a aidée dans la composition ?
Oui, tout à fait. Elle m’a aidée à améliorer mon approche de l’éclairage, car à cette époque, je circulais dans un périmètre restreint autour de chez moi et chaque jour, je parcourais donc les mêmes rues et voyais les mêmes bâtiments. Au fil des jours, j’ai remarqué de quelle façon les mêmes espaces se modifiaient, par petites touches, comment la lumière épousait les murs à différents moments de la journée, les différences de texture des bâtiments, des vitrages, des miroirs.
Vous travaillez beaucoup sur les ombres et les contrastes. Comment procédez-vous pour obtenir ce rendu ?
La plupart du temps, je ne cherche rien de particulier. Il me suffit de voir quelque chose qui m’intéresse pour réaliser une photo. En tant que directrice artistique, je suis quelqu’un de très visuel, et mes promenades sont pour moi l’occasion d’exercer mes talents d’observation. D’un point de vue technique, je photographie uniquement en mode manuel et au format RAW et j’ai tendance à sous-exposer les sujets.
Lorsque vous photographiez des gens, le faites-vous de loin ou est-ce que vous interagissez avec les sujets ?
J’ai tendance à rester en retrait. Et pendant la journée, j’utilise souvent le moniteur. Ainsi, j’écarte l’appareil photo de mon visage pour que les gens ne sachent pas que je suis en train de les photographier. La nuit, cependant, j’utilise davantage le viseur, car je trouve qu’il est plus facile de vérifier la lumière de cette façon.
Quels objectifs utilisez-vous ?
Habituellement, j’utilise un NIKKOR Z 85mm f/1.8 S, car j’aime les instants de spontanéité et d’authenticité. La plupart du temps, j’emporte le 85 mm et le NIKKOR Z 35mm f/1.8 S. J’utilise davantage le 85 mm lorsque je souhaite effectuer une mise au point sur un sujet particulier, qu’il s’agisse d’une personne ou d’un détail architectural, alors que le 35 mm me sert à capter l’atmosphère de la ville.
Et donc, recommanderiez-vous les objectifs à focale fixe plutôt qu’un zoom ?
J’adore la profondeur de champ des grandes ouvertures (petits nombres f/). Elles confèrent une ambiance cinématographique aux photos. Et, pour quelqu’un qui débute, je pense que le 35 mm est un très bon objectif, car il est proche de la vision naturelle et permet ainsi de restituer le monde tel qu’on le perçoit.
Je recommande par conséquent le Nikon Z f. Comment s’est déroulée cette expérience ?
Extrêmement bien ! J’ai adoré son look. Associer ce style vintage à toute la panoplie technologique d’un appareil photo ultra-moderne est une idée de génie. Bien entendu, la qualité des photos est absolument époustouflante.
Avez-vous utilisé votre configuration d’objectif habituelle ?
Oui, le 85 mm et le 35 mm. Mais j’avais aussi un NIKKOR Z 26mm f/2.8, un objectif dont je n’ai pas l’habitude. C’était donc vraiment intéressant. Il faut se rapprocher des gens pour photographier en grand-angle. Il a donc fallu que je sorte de ma zone de confort, car je préfère généralement rester à distance. Ceci dit, j’ai trouvé qu’il s’agissait là d’un défi intéressant à relever.
Vous photographiez beaucoup en basse lumière. Quelles ont été les performances du Z f dans de telles conditions ?
Il s’est révélé d’une netteté remarquable ! J’utilisais une vitesse d’obturation de 1/150 ou 1/180 s à l’heure bleue et la fonction VR m’a aidée à prendre des photos extrêmement nettes. Mes réglages habituels vont de f/1.8 à f/2.8, avec une sensibilité de 1600 à 3200 ISO au maximum. Mais même à 3200 ISO, le Z f s’est comporté de manière impressionnante, avec des images vraiment nettes et un bruit très réduit.
Quelle est la prochaine étape pour vous ?
Je viens d’emménager dans un nouveau quartier de Paris. J’ai donc toutes sortes de nouvelles choses à photographier – de nouveaux bâtiments, de nouvelles personnes. Paris est une ville qui ne dort jamais : elle est en perpétuel mouvement. Il y a tant d’histoires à raconter et donc de plaisir à capter tous ces petits fragments de vie avec mon appareil. J’aime aussi nourrir l’imaginaire du spectateur, afin qu’il puisse ressentir l’instant présent aux côtés du sujet et se représenter la scène et son déroulement ultérieur.
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui débute dans la photographie de rue ?
Tout d’abord, il ne faut pas avoir peur de rater des photos par milliers. Nous le faisons tous. C’est ainsi que vous apprendrez et que vous affinerez votre regard. On apprend de ses erreurs, alors entraînez-vous et pratiquez sans cesse. De cette façon, vous gagnerez en cohérence et de plus en plus de bonnes photos émergeront parmi les mauvaises. Soyez également curieux dans vos observations. Regardez attentivement les gens, ce qu’ils font, leur gestuelle quand ils parlent. La photographie de rue, c’est la recherche permanente de quelque chose d’intéressant, d’attirant, du détail révélateur d’une petite histoire. Faites votre chemin.
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